Douze jours après la disparition du vol Paris-Le Caire d’EgyptAir, qui s’est abîmé en Méditerranée le jeudi 19 mai 2016, la Marine française a détecté, mercredi 1er juin 2016, le signal d’une des boîtes noires. Il faudra néanmoins attendre près d’une semaine avant de pouvoir les repêcher. Cruciales à l’enquête, les analyses des enregistreurs de vol permettront, peut-être, de connaître les causes du crash de l’avion, entre la Crète et la côte nord de l’Égypte, avec 66 personnes à bord.
Une victime de Normandie. Pascal Hesse, un habitant d’Évreux (Eure), fait partie des 15 Français qui se trouvaient à bord du vol d’EgyptAir, qui s’est écrasé dans la nuit du jeudi 19 mai 2016, entre Paris et Le Caire. Il était un photographe indépendant de la scène rock locale. La Ville d’Évreux a organisé une minute de silence, vendredi 20 mai 2016, à midi, pour lui rendre hommage. Pascal Hesse, âgé de 51 ans, se rendait au Caire pour rejoindre un ami et faire de la plongée dans les eaux égyptiennes. Il était bénévole au sein du club de volley-ball féminin, l’EVB et salariés de la cafétéria de l’hôpital d’Évreux.
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Un signal de balise détecté
Le Laplace, un bâtiment de la Marine française arrivé mardi 31 mai 2016 sur la zone du crash pour participer aux recherches, a détecté le « signal d’une balise d’un enregistreur de vol », a indiqué le Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) français, après une annonce similaire des autorités égyptiennes.
Le navire français est équipé de trois engins immergés (DETECTOR-6000) de la société française Alseamar, capables de détecter les « pings » (écho sonar) des boîtes noires jusqu’à 4 000 à 5 000 mètres de profondeur.
« La détection de ce signal est une première étape », a souligné dans un communiqué le directeur du BEA, Rémi Jouty. En effet, il faut encore localiser les boîtes noires, comme l’a précisé la Marine française.
La phase de recherche se poursuit : elle doit conduire, dans un premier temps, à la localisation des enregistreurs de vol », a indiqué la Marine. « Ultérieurement, leur récupération nécessitera un positionnement extrêmement précis sur des fonds de 3 000 mètres. »
Un robot pour repêcher les enregistreurs
Pour cela, il faudra attendre une semaine avant l’arrivée d’un autre bateau, spécialement équipé pour faire remonter à la surface les deux enregistreurs de vol, a averti le ministère de l’Aviation civile égyptienne.
Un navire de la société Deep Ocean Search (DOS), le John Lethbridge, équipé d’un robot permettant de repêcher les enregistreurs doit rejoindre la zone du crash vers le 10 juin 2016.
La piste de l’incident technique
Quarante Égyptiens, dont l’équipage, et 15 Français se trouvaient à bord du vol MS804 d’EgyptAir. Parmi les victimes figurent aussi deux Irakiens, deux Canadiens ainsi que des ressortissants d’Algérie, de Belgique, de Grande-Bretagne, du Tchad, du Portugal, d’Arabie saoudite et du Soudan.
L’hypothèse de l’attentat, initialement mise en avant par l’Égypte, a cédé du terrain au profit de celle de l’incident technique : des alertes automatiques avaient en effet été émises par l’appareil deux minutes avant sa chute, signalant de la fumée dans le cockpit et une défaillance de l’ordinateur gérant les commandes.
« Nous multiplions les efforts pour déterminer la localisation des deux boîtes noires », a indiqué l’Aviation civile égyptienne, affirmant que le signal capté était « probablement » celui d’une des boîtes noires de l’Airbus A320.
Dans l’attente du navire de DOS, équipé pour détecter les « pings » en eaux très profondes mais surtout de robots capables de descendre jusqu’à 6 000 mètres pour récupérer les boîtes noires, il n’y a ainsi aucune perte de temps puisque le Laplace tente de les localiser entre-temps », assurait dimanche à l’AFP une source proche de l’enquête.
Cette source évoquait une profondeur d’environ 3 000 mètres dans la zone des recherches, à quelque 290 km au nord de la côte égyptienne.
L’enquête sur les causes du crash demeure ouverte
Outre trois enquêteurs français du Bureau d’enquêtes et d’analyses (BEA) dépêchés au Caire accompagnés d’un expert d’Airbus pour participer à l’enquête sur les causes du crash, deux membres du BEA se trouvent à bord du Laplace, selon le gouvernement français.
Immédiatement après le crash du vol Paris-Le Caire, le gouvernement égyptien, mais aussi la grande majorité des experts penchaient pour la thèse de l’attentat : en octobre 2015, le groupe jihadiste Etat islamique (EI) avait revendiqué un attentat à la bombe contre un avion de touristes russes, peu après le décollage de la station balnéaire égyptienne de Charm el-Cheikh, qui avait tué ses 224 occupants.
Avec AFP