La gestion de l’ensemble du parc des cabines téléphoniques publiques et privées est assurée au Havre (Seine-Maritime) par Orange. L’opérateur historique procède depuis plusieurs mois au démantèlement de ce parc pour une fin programmée en 2017. La CGT-FAPT s’inquiète des conséquences de ce plan. « C’est le service universel aux usagers qui est amené à disparaître et l’emploi qui est menacé. » 56 agents étaient affectés à l’entretien du parc des cabines téléphoniques. Leur avenir demeurerait incertain.
Maintien des cabines uniquement en « zone blanche »
La CGT souligne que la direction Orange Normandie a démarré le démantèlement des cabines téléphoniques avant même la publication des décrets de la loi Macron qui officialisent la sortie desdites cabines du service universel des télécommunications. Ce service est un service public français. Il est composé de la gestion d’un réseau téléphonique, de la production d’un annuaire papier pour les abonnés à ce réseau, d’un service de renseignements, et de la gestion d’un parc de cabines téléphoniques. La loi Macron prévoit désormais le maintien de cabines, exclusivement là où sont repérées des zones blanches. C’est-à-dire là où aucun opérateur ne garantit la couverture par un réseau mobile.
Si l’un des opérateurs couvre par son réseau une zone géographique, elle n’est plus considérée comme « blanche », même si Orange ne la couvre pas », détaille la CGT-FAPT.
Des usagers abandonnés ?
Et c’est bien ce qui inquiète le syndicat.
La baisse d’usage de ces cabines ne doit pas tout autoriser. La résorption des zones blanches ne permettra pas l’accès au réseau dans de nombreuses situations : les citoyens manquant de moyens pour avoir un mobile ; les étrangers qui n’ont pas forcément un mobile international vont être privés d’accès aux télécommunications. Que dire des difficultés à prévoir pour les usagers qui voudront être admis en urgence à l’hôpital, ou pour ceux qui passent l’essentiel de leur journée dans des lieux comme certains établissements scolaires où le téléphone mobile est interdit ?
Une journée d’action, le 8 octobre
Pour le syndicat, la perte de ces cabines induit une diminution de la qualité de service aux usagers. Cette disparition fragilise également l’emploi.
56 salariés sont concernés par ce démantèlement au Havre, sans compter les sous-traitants. La direction ne crée pas les conditions pour qu’un véritable projet d’entreprise garantisse des activités et des emplois à long terme sur l’agglomération du Havre. Le Havre est la plus grande ville en nombre d’habitants de la Direction Orange Normandie Centre. Elle est aussi l’une des villes les plus sinistrées de France sur le plan de l’emploi. Orange, en tant qu’opérateur historique, doit prendre sa part dans la relance de l’emploi.
La CGT-FAPT 76 interpelle l’ensemble des citoyens pour exiger le maintien du service d’accès universel à la communication, au Havre. Elle les invite, ainsi que les salariés d’Orange, à se mobiliser pour que l’opérateur historique crée des emplois dans la ville. « La journée d’action intersyndicale du jeudi 8 octobre 2015 sera l’occasion de revendiquer la création d’un véritable projet d’entreprise garantissant des emplois et de l’activité au Havre et dans sa région », indique le syndicat.
Les cabines téléphoniques ne sont plus que 40 000 en France et 3 120 cabines sont installées sur la voie publique en Haute-Normandie (1 520) et Basse-Normandie (1 600). Toutes vont devenir de vraies pièces de musées.