C’est une histoire qui avait défrayé la chronique. Dans le petit bourg de Nonant-le-Pin (Orne), situé à quelques encablures du haras du Pin, tiraillé pendant plus de dix ans par le conflit opposant des citoyens et une décharge de la société Guy Dauphin Environnement (GDE), le mystère sur la disparition d’un homme, André Blandin, n’est toujours pas élucidé.
Disparu depuis le 15 novembre 2012, cet éleveur de chevaux, à l’époque âgé de 70 ans, n’est jamais rentré chez lui. Malgré de nombreuses recherches, le mystère de cette disparition est resté entier pendant de nombreuses années. Cinq ans plus tard, cette affaire, considérée aujourd’hui comme un « cold case », a été reprise par les enquêteurs du pôle criminel de Caen, début 2017. De nouveaux éléments sont apparus et un suspect est en vue.
Chronologie de l’affaire André Blandin :
15 novembre 2012. André Blandin, 70 ans, éleveur de chevaux et habitant de Nonant-le-Pin, dans l’Orne, ne rentre pas chez lui.
24 octobre 2013. Des opposants à la décharge de Guy Dauphin Environnement (GDE) de Nonant-le-Pin bloquent l’entrée du site avec des camions et des tracteurs.
22 décembre 2013. Un sourcier radiéthésiste, sympathisant des anti-GDE, « ressent » la présence du corps d’André Blandin sous une dalle de béton de GDE.
11 février 2014. Le corps d’un vigile est retrouvé noyé dans un bassin du site de GDE.
4 avril 2014. L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) vient radiographier le sol de GDE pour chercher le corps d’André Blandin mais ne trouve rien.
20 mai 2016. La cour administrative d’appel de Nantes annule l’autorisation d’exploiter à GDE pour son site d’enfouissement des déchets.
2017. GDE ne pourra plus exploiter, un enquêteur rouvre le dossier de la disparition d’André Blandin. Un suspect est en vue.
Le corps d’André Blandin sous GDE ?
Cette enquête a connu de nombreux rebondissements, notamment avec l’intervention d’un sourcier radiesthésiste. Ce dernier était persuadé que le corps, ou une partie du corps d’André Blandin, était caché sous la société GDE.
Le sourcier, sympathisant de la lutte anti-GDE, s’était rendu sur le site d’enfouissement de déchets ultimes, le 22 décembre 2013. Alors qu’il était reconnu pour avoir retrouvé de nombreux corps de soldats tués pendant la Seconde Guerre mondiale, le sourcier, aujourd’hui décédé, était chargé d’estimer la profondeur de la nappe phréatique située sous la décharge, LE sujet de discorde entre les opposants et l’entreprise. Les premiers estimaient en effet que la nappe phréatique n’était pas assez profonde pour ne pas être polluée par la décharge, tandis que GDE assurait qu’il n’y avait aucun problème.
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Ce jour-là, avec ses baguettes, le sourcier ne trouve pas de nappe phréatique mais il « ressent » qu’il y a un corps sous la dalle de béton de GDE. Et il affirme que c’est le corps d’André Blandin.
Radiographie du sol
La piste du sourcier, aussi fantaisiste puisse-t-elle paraître, est prise au sérieux par le juge d’instruction. L’Institut de recherche criminelle de la gendarmerie nationale (IRCGN) vient radiographier le sol en avril 2014. Mais les recherches restent vaines. Pour le sourcier, « si la radio n’a pas détecté le corps, c’est parce qu’il n’est pas entier », avait-il déclaré à l’époque. L’hypothèse du sourcier avait cependant dû être abandonnée, laissant l’enquête sans suite…
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De nombreuses rumeurs ont alors secoué le village et notamment les opposants, qui bloquaient l’entrée du site et dormaient nuit et jour devant GDE. Certains parlaient de relations conflictuelles entre André Blandin et le géant du recyclage…
Alors même qu’un vigile est retrouvé mort en février 2014 dans un bassin de décantation de GDE – d’une chute visiblement accidentelle – le petit village ornais, où vivent 500 âmes, semble crouler sous les histoires macabres.
L’enquête rouverte début 2017
Puis, les années passent. Les opposants finissent par gagner le conflit judiciaire avec GDE en mai 2016. Et peu à peu, ces mauvais souvenirs s’estompent…
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Mais début 2017, un enquêteur a rouvert le dossier André Blandin, considéré aujourd’hui comme un « cold case ». « Le dossier a été transmis au pôle criminel de Caen et nous avons repris l’enquête », confirme à Normandie-actu, Carole Étienne, procureure de la République de Caen. De nouveaux éléments sont apparus, notamment sur la dernière personne qui aurait croisé le disparu.
Un suspect, décédé depuis les faits, est en vue. Et de nombreux éléments semblent concorder dans le sens de cette hypothèse. L’information judiciaire pour disparition inquiétante est désormais réorientée vers une enquête pour meurtre. Les cartes de cette mystérieuse disparition semblent être sur le point de s’abattre.
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