Le 11 mai 1981 s’éteignait la voix du reggae. Bob Marley n’avait que 36 ans. 35 ans après sa disparition, ses tubes lui survivent. La légende du reggae demeure une référence musicale. Legend, album sorti à titre posthume, en 1984, compte parmi les plus vendus, aux côtés de Thriller de Michael Jackson et Born in the U.S.A. de Bruce Springsteen.
Le pape du reggae
Le chanteur jamaïcain, Robert Nesta Marley est né Rhoden Hall (Jamaïque), le 6 février 1945. Le chanteur a réussi à faire connaître au monde entier le mouvement rastafari. En 1963, il débute sa carrière musicale avec son groupe, The Wailers. En 1966, à la faveur d’une visite en Jamaïque du roi d’Ethiopie, Haïlé Sélassié, il découvre le mouvement rasta. Bob Marley, ce sont des albums marquants comme Soul Rebels, African Herbsman et Rasta Revolution, produits par Lee « Scratch » Perry.
Profondément ancrés dans les harmonies soul et R&B, les disques produits par Perry sont aussi beaucoup plus durs (les premiers fans de Marley au Royaume-Uni venaient du punk). Les rythmes saccadés —hypnotiques et sautillants, comme un reggae de mauvais garçons— des albums annonçaient le dub et les stars à venir comme King Tubby ou Augustus Pablo, analysait Field Maloney, dans un article publié en 2006.
L’auteur se désole que Bob Marley ait été retenu en otage par des ados fumeurs de joints. Parce que Marley, c’est une parole pacifiste, mais aussi engagée, qui a fait résonner la voix d’un peuple noir, qu’on refusait d’entendre :
Bob Marley est allé vers le grand public parce qu’il souhaitait être entendu. Mais même lorsque le discours était pacifique, il y avait une note de violence dans sa voix. Il a déclaré un jour à un journaliste: « Il ne devrait pas y avoir de guerre entre noirs et blancs. Mais tant que les blancs n’écouteront pas vraiment ce que les noirs ont à dire, il y aura… disons, une suspicion! » L’avenir a prouvé que Marley avait toutes les raisons d’être suspicieux quant à la manière dont il serait écouté.
Le chanteur disparu, 35 ans après, restent ses tubes et chansons. La légende reste intacte et le souvenir toujours aussi vivace.
Un succès planétaire
Le 11 mai 1981, Marley quittait la planète musique, après avoir exporté le reggae, dénonçant, dans ses morceaux, la misère et l’oppression. Survivront ses tubes, comme Everything’s gonna be alright, Could you be loved, No women no cry.
VIDEO. Get up, stand up de Bob Marley :
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En prêtant sa voix et ses mots aux moins vernis de l’humanité, il leur a rendu ce que toutes ces maladies à même suffixe : esclavagisme, colonialisme, capitalisme, etc. ont savamment conspiré à leur enlever : la dignité. Et par une forme de politesse rendue à titre posthume, ceux qui aujourd’hui honorent son nom et pratiquent sa musique veillent à l’en remercier, écrivait en 1998 Francis Dordor, dans les Inrockuptibles.
VIDEO. La mort de Bob Marley :
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