« Flavien est un garçon très discret, mais il a toujours été là pour moi. Jamais il ne serait parti sans me prévenir. » Accoudée à la table à manger de sa maison à Caillouet-Orgeville (Eure), Éva Delamarre retrace les cinq jours qui ont suivi la disparition de son fils, dont elle est sans nouvelles depuis le jeudi 14 mai 2015. La gendarmerie de l’Eure a lancé un appel à témoins. Sans le dire, sa maman craint le pire.
« Même à sa meilleure amie, il ne répondait pas »
À huit heures et demi, le jeune homme de 19 ans quittait son domicile après avoir pris son petit-déjeuner avec sa sœur de 13 ans. Il est parti à pied à l’arrêt de bus et devait se rendre à Évreux pour acheter une laisse pour son jeune chiot, un American staff. Le soir, ne voyant pas rentrer son fils, sa mère lui envoie un texto. Sans réponse de sa part, elle essaye de l’appeler toute la nuit, lui expédie des dizaines de messages. « Le portable sonnait, à ce moment-là », confie-t-elle à Normandie-actu. Elle prévient alors les gendarmes de Pacy-sur-Eure. « Ils n’ont pas attendu, comme ils peuvent le faire parfois avec les majeurs. Dès minuit, ils ont commencé les recherches. »
De son côté, la maman ratisse tous les contacts de son fils : la patronne du restaurant l’Auberge des Roy, à Saint-Aquilin-de-Pacy où il est apprenti, les copains du CFA (Centre de formation d’apprentis), sa meilleure amie. « Même à elle, il ne répondait pas. S’il avait quelque chose sur le cœur, il lui en aurait parlé, non ? ». La mère de famille marque une pause et se frotte les pommettes, les yeux clos, puis reprend : « Il avait un chagrin d’amour, quelqu’un avec qui il avait parlé pendant quatre heures dans la nuit de mercredi à jeudi. »
« Je me pose des milliers de questions »
Le vendredi 15 mai 2015 au matin, le téléphone de Flavien ne sonne plus. Il se trouve quelque part entre Saint-Luc et Saint-André-de-l’Eure, au sud-est d’Évreux. Les gendarmes organisent des battues dans les bois à proximité, survolent la zone avec un hélicoptère, étendent les recherches. Les proches impriment des affiches, les collent sur les poteaux, les laissent dans les commerces. « Tout le monde s’est vraiment investi », soupire la maman.
Avec son mari, elle parcourt les forêts et les étangs « en criant son prénom ». Elle distribue des affiches aux promeneurs, aux habitants, aux commerçants. Et attend dans son salon, les yeux rivés sur la porte d’entrée. « C’est horrible de se trouver dans cette attente, je me pose des milliers de questions. Où est-il ? Est-ce qu’il est blessé ? Est-ce qu’il a faim ? Il n’a pas d’argent avec lui pour s’acheter quelque chose à manger. » Les yeux embués, la maman de Flavien refoule un sanglot. « Demain, ce sera le sixième jour. »
- Appel à témoins. Flavien mesure 1m73 et pèse environ 50 kg. Il a les cheveux bruns, les yeux marrons et un grain de beauté sur la joue droite. Toute personne qui aurait aperçu le jeune homme est invitée à contacter rapidement la gendarmerie en faisant le 17.